Chemisage continu : gaine feutre ou fibre de verre ?

6 octobre 2018

Lorsqu’une canalisation non visitable a été fortement détériorée – par la corrosion, des racines ou même, parfois, par l’homme (suite à des travaux) – la technique de réhabilitation sans tranchée dite de chemisage continu est la mieux adaptée. Mais quel type de gaine choisir ? Quel procédé de polymérisation utilisé ? Vaut-il mieux privilégier la gaine feutre ou la gaine fibre de verre ?

C’est quoi déjà le chemisage continu ?

Qualifiée de non destructive, parce que cette technique de rénovation ne nécessite aucun enlèvement, le chemisage continu s’applique sur les canalisations de grande longueur, de tout diamètre (compris entre 100 et 1200 mm) et de toute forme (circulaire, ovoïde…), pour réparer des défauts importants de structure ou d’étanchéité. C’est ce qui la différencie du chemisage partiel.

D’un point de vue pratique, le chemisage nécessite la plupart du temps le détournement des effluents – qu’il s’agisse d’eaux usées, d’eaux pluviales ou d’effluents industriels. Une fois la canalisation vidée de son contenu, elle est dans un premier temps nettoyée par curage à l’aide d’un hydocureur puis débarrassée de toutes racines ou tous dépôts divers à l’aide d’un robot multi-fonctions (travaux de burinage et de fraisage).

Ce n’est qu’après ces phases de préparation que l’on insère à l’intérieur de la canalisation à réhabiliter, par traction ou par inversion (technique de la chaussette), une gaine imbibée de résine. Une fois que cette « nouvelle peau » a été plaquée contre les parois de la canalisation existante (en veillant à ne laisser aucun espace entre le chemisage et la paroi), on la chauffe. C’est ce qu’on appelle le procédé de polymérisation qui consiste à rigidifier la résine sous l’effet de la chaleur.
Il existe deux grands types de chemisage qui se différencient par leur procédé de polymérisation :

  1. les chemisages en gaine feutre avec polymérisation à la vapeur (ou à l’eau chaude),
  2. les chemisages en gaine fibre de verre avec polymérisation aux UV (ultra-violets).

Avantages et inconvénients de la gaine feutre et de la gaine fibre de verre

Le principal avantage du chemisage feutre inséré par inversion réside dans sa flexibilité. Contrairement à la gaine en fibre de verre, la gaine en feutre est effectivement plus malléable et convient mieux aux réseaux comprenant des coudes ou des rétrécissements (changement de section) ; ceux que l’on retrouve essentiellement dans les petits diamètres (de 100 à 400 mm). Par ailleurs, avec la gaine feutre, l’adhésion au tuyau existant est parfaite : il n’y a aucun espace annulaire.

En revanche, ce type de chemisage demande une logistique de chantier plus fastidieuse pour la réhabilitation des « gros » réseaux (au-delà de 400 mm de diamètre). La phase de polymérisation est longue et va nécessiter l’utilisation de moyens techniques et humains plus lourds : véhicules de type poids lourd, échafaudage, chaudière…

 

La chemise constituée de fibre de verre est, quant à elle, installée par traction dans la canalisation à réparer – de regard à regard. Elle est ensuite gonflée par air comprimé afin d’être plaquée contre les parois. On introduit alors un train de lampes UV téléguidé dans la canalisation afin de polymériser l’ensemble de la gaine.

Ce type de procédé possède bon nombre d’avantages. Le premier d’entre eux réside dans la rapidité de la pose. Comparé au procédé classique par vapeur, la durée d’installation du chemisage par UV est trois à quatre fois moins longue. De surcroît, parce qu’elle demande moins de moyens techniques et humains, elle s’adaptera mieux à des réseaux de « gros » diamètres.

Cette technique de chemisage est également réputée pour posséder des qualités mécaniques plus performantes – surtout pour les « gros » diamètres. Enfin, la fibre de verre étant moins expansive, l’épaisseur de l’enveloppe créée réduira moins la section utile de la canalisation réhabilitée.

Quelle technique de chemisage choisir ?

En conclusion, le choix entre la gaine fibre de verre et la gaine feutre se fera en fonction du diamètre du réseau à réhabiliter.
Jusqu’au 400 mm, il faudra privilégier la gaine feutre (notamment pour une question de rapport qualité/prix) avec la possibilité de réaliser de longs tirs.
Au-delà de ce diamètre, la gaine en fibre de verre sera plus adaptée, notamment grâce à ses meilleures performances mécaniques et une logistique moins contraignante.